La zone critique
La Zone Critique désigne la pellicule la plus externe de la planète Terre, celle qui est le siège d’interactions chimiques entre l’air, l’eau et les roches. C’est un milieu poreux issu de la transformation des minéraux au contact de l’oxygène, du CO2 et de l’eau à la surface de la Terre. Elle est le siège de la vie et l’habitat de l’espèce humaine. Elle est donc critique au sens physique du terme car c’est une des interfaces limites de la planète mais aussi car c’est là que nous cultivons, c’est là que se forme et évolue la ressource en eau et en sol, et c’est là que nous stockons nos déchets.
Cette zone est complexe, constituée de diverses entités et son étude est partagée entre de nombreuses disciplines qui se sont spécialisées et communiquent entre elle avec difficulté : géologie, géochimie, biogéochimie, géophysique, pédologie, géomorphologie, hydrologie, hydrogéologie, écologie, geomicrobiologie, etc. Cette hyperspécialisation est un frein à une approche scientifique holistique de la surface de la Terre et des processus qui l’animent.
Le concept de zone critique a été proposé en 2001 par le National Research Council aux Etats Unis pour désigner la zone, imparfaitement définie, « entre le ciel et les roches », où interagissent l’eau, les gaz, les minéraux des roches pour donner naissance au sol, aux eaux, aux êtres vivants qui la peuple.
Depuis son développement aux Etats Unis, la science de la zone critique se répand dans le monde et se manifeste par le développement de programmes et d’infrastructures de recherche qui prennent la forme d’observatoires (les zones critiques), sortes de plateformes pluridisciplinaires où ses retrouvent les disciplines. Des initiatives américaines, européennes, australiennes ou chinoises ont pris naissance ces dernières années.